En débarquant à Paris à l’été 2022, Vitinha a d’abord eu à surmonter des débuts laborieux. Bousculé par l’intensité et la pression d’une ville qui ne pardonne rien, on le voyait pourtant lentement s’effacer dans un collectif déjà étincelant. Mais tel un phénix renaissant de ses cendres, l’international portugais s’est progressivement affirmé jusqu’à devenir l’un des joueurs les plus décisifs de la planète football sous la houlette de Luis Enrique. Cette ascension fulgurante n’a rien du hasard. Quand Fernando Santos, le prestigieux ex-sélectionneur du Portugal, s’exclame sur sa maîtrise technique et tactique, l’aventure parisienne de Vitinha prend une dimension quasi-romanesque.
Un maestro au service du collectif
Cet éloge n’est pas qu’une simple amabilité lâchée en conférence de presse. Sur le terrain, Vitinha est devenu le métronome de Luis Enrique, capable de donner le tempo à une équipe qui se cherche parfois dans l’animation mouvante. Pour Fernando Santos, “C’est le résultat d’un travail acharné. Vitinha affiche des qualités techniques et tactiques supérieures à la moyenne. Il parcourt pas moins de 14 kilomètres par match”. Une endurance qui forge le respect même des plus sceptiques.
Ainsi, au Paris Saint-Germain, et sous l’oeil vigilant d’Enrique, sa progression atteint des sommets. Son équilibre tactique, entre la construction et la récupération, s’avère être une précieuse contribution au collectif. Le jeu parisien, fondé sur une animation mouvante, trouve en lui un pilier essentiel. Le rapprochement avec le Barça de Guardiola est inévitable, tant les parallèles sont frappants. Mais là où le tacticien catalan s’appuyait sur Iniesta et Xavi pour sublimer son système, Paris a trouvé en Vitinha un joueur capable de transcender les attentes et de fluidifier le jeu parisien.
« Dans ce PSG-là, la notion de polyvalence est devenue fondamentale », souligne un connaisseur, rappelant que dans l’ombre du génie, le collectif prévaut.
Archétype du joueur moderne ?
La question mérite d’être posée : Comment peut-on comparer Vitinha à Busquets, cette sentinelle ultime du Barça des années fastes ? Si Busquets incarnait la stabilité et la hauteur, Vitinha, lui, est une tornade insaisissable. Plus petit, plus vif, il court, défend, attaque, une omniprésence multitâche qui reflète les évolutions d’un football en quête constante de polyvalence. Sa performance lors de la dernière finale de Ligue des Champions, où il passe d’un rôle à l’autre avec un aplomb déconcertant, en dit long sur sa capacité d’adaptation et son intelligence de jeu.
Le chef d’orchestre ibérique a su exploiter ce dynamisme et cette agilité pour créer un milieu aux interconnexions multiples, un véritable rubik’s cube qui laisse les adversaires hagards. Tout en déconstruisant les codes d’un 4-3-3 classique, la troupe d’Enrique tend vers une innovation qui surprend et séduit. Les permutations incessantes sont devenues la marque de fabrique d’un plan qui a encore récemment déjoué les attentes des observateurs lors du choc contre le duel entre Dembélé et Mbappé. Ce n’est plus seulement du beau jeu, c’est de l’art.
Quelle suite pour le PSG et pour Vitinha ?
Dans le football, l’analyse des données est souvent implacable. À première vue, les chiffres pourraient s’avérer décevants pour le PSG comparé à la mécanique précise du Barça de l’époque : moins de ballons touchés, moins de passes échangées. Et pourtant, l’équipe parisienne ne cesse d’imprimer sa marque. Avec une possession de balle qui frôle les sommets de Guardiola, Paris fait tâche de choc et leur pressing défensif ferait pâlir bien des formations historiques. Francesco Acerbi, après avoir vécu la gifle parisienne, l’a bien résumé en un susurrement désabusé : « Ils étaient injouables. »
L’avenir semble donc s’écrire en lettres dorées pour Vitinha et le PSG. Mais attention à l’arrogance, car comme le souligne si bien Luis Enrique : « On peut avoir des excuses, ou des résultats. » Alors, le maestro portugais sera-t-il à l’origine d’une nouvelle ère de domination parisienne ? Le mythe ne demande qu’à être écrit.




