ASNL : un budget XXL qui inquiète déjà les autres clubs de ligue 2

Fraîchement sacrée championne de National 1, l’AS Nancy Lorraine s’apprête à faire son retour en Ligue 2 avec des ambitions clairement affichées. Ses propriétaires, Krishen Sud et Chien Lee, promettent un budget conséquent, un recrutement ciblé, et une seule feuille de route : construire un effectif capable de jouer le maintien — voire plus, si l’opportunité se présente. Alors, simple discours de circonstance ou véritable stratégie de montée ? On fait le point.

« Nancy figurera parmi les clubs les plus solides financièrement en Ligue 2 »

C’est la promesse lancée par les deux actionnaires dans un communiqué officiel. Après des années d’instabilité, les dirigeants nancéiens semblent avoir trouvé leur cap. « Le budget est finalisé, et nous serons parmi les clubs les mieux armés financièrement en Ligue 2 », assurent-ils. Une déclaration forte, quand on sait que le budget moyen des clubs de L2 avoisine actuellement les 12 millions d’euros — bien loin des 5 millions annoncés cette saison pour Nancy.

Derrière cette montée en puissance budgétaire se cache une volonté ferme : sécuriser le maintien rapidement, et saisir toute opportunité de montée en Ligue 1 si elle se présente. Dans le jargon, cela s’appelle une ambition mesurée, mais avec de véritables moyens.

Pablo Correa reconduit, des recrues déjà en vue

Sans surprise, Pablo Correa restera à la tête de l’équipe première. L’homme du retour en Ligue 2 bénéficie d’un crédit total auprès de la direction, qui souhaite s’appuyer sur la continuité et la stabilité. L’ossature du groupe champion de National devrait être conservée, mais plusieurs renforts sont attendus dans les prochaines semaines pour densifier l’effectif.

Des profils expérimentés de Ligue 2, des jeunes à fort potentiel, et peut-être même quelques paris étrangers pourraient figurer sur la short-list du staff technique. En coulisses, les agents sont déjà à l’œuvre.

Formation : des doutes malgré les discours

L’un des points noirs soulevés par les supporters concerne la politique de formation. Malgré des déclarations d’intention sur le renforcement de l’équipe réserve et la valorisation de la formation locale, les décisions récentes inquiètent. Licenciements économiques, réduction de personnel au centre Michel Platini… les signaux sont contradictoires. « Former pour intégrer le groupe pro » reste un objectif flou pour les propriétaires, et aucune annonce concrète n’a été faite sur les investissements à venir dans la formation.

Gestion rigoureuse mais engagée

Si les propriétaires se veulent offensifs sportivement, ils insistent aussi sur la rigueur budgétaire. « Il est essentiel de garantir la pérennité du club », rappellent-ils. Un discours qui tranche avec les promesses ambitieuses sur le marché des transferts, mais qui pourrait s’expliquer par un équilibre recherché entre dépenses sportives et économies structurelles. En clair : on mise sur le terrain, mais on rationalise les services administratifs.

Le cas du directeur adjoint Nabil El Yaagoubi, pilier du club depuis 17 ans, illustre cette ligne dure : licencié pour raisons économiques, comme d’autres avant lui. Une coupe budgétaire qui soulève aussi une autre question : l’ASNL dispose-t-elle aujourd’hui des bonnes compétences en interne pour gérer son ambition ? Rien n’est moins sûr.

Un passage devant la DNCG qui s’annonce scruté

La prochaine étape s’appelle DNCG. D’ici quelques semaines, les dirigeants nancéiens devront présenter leurs comptes et leur plan de financement pour la saison 2025-2026. Ce moment de vérité permettra sans doute d’évaluer la solidité réelle du projet et la cohérence entre les paroles et les chiffres.

Budget de l’ASNL comparé aux autres clubs de L2 (2024-2025)

L’AS Nancy Lorraine peut-elle se rêver plus grand dès cette saison ? Si la parole est tenue, elle aura en tout cas les moyens de bousculer la hiérarchie. Mais entre budget musclé, staff inchangé, et organisation interne fragile, la montée en Ligue 1 ne passera que par une exécution sans faute.