La situation des Girondins de Bordeaux vire à la débandade. Englué dans des difficultés sportives et financières, le club historique du football français engage un grand ménage dans son effectif, avec un seul mot d’ordre : réduire drastiquement la masse salariale pour tenter d’assurer sa survie.
Une vague de départs forcés
La direction du club, menée par Gérard Lopez, multiplie les ruptures à l’amiable avec plusieurs joueurs sous contrat. Sont déjà poussés vers la sortie : Cédric Yambéré, Yanis Merdji, Étienne Beugré, Amadou Diallo et Travis Mutyaba. Trois d’entre eux auraient accepté une rupture sans indemnités, dans l’espoir de retrouver un projet ailleurs. Une rareté dans le milieu, surtout quand on sait que les salaires mensuels avoisinent entre 2 600 € et 10 000 €.
À cette liste s’ajoutent les joueurs non prolongés dont le contrat arrive à échéance : Assogba, Diaw, Trazié et N. Fofana. Le club espère ainsi soulager sa masse salariale, estimée à 1,2 million d’euros (hors charges sociales et staff).
Une politique de recrutement sous le feu des critiques
Le cas Étienne Beugré illustre parfaitement les erreurs stratégiques. Recruté en janvier 2025 pour un salaire jugé extravagant en National 2 (10 000 €/mois), il est déjà sur le départ. L’échec du projet sportif mené par Lopez est pointé du doigt : mauvais choix, instabilité, gestion opaque. Le directeur sportif bénévole John Williams tente de rectifier le tir, mais le mal semble profond.
Des bons de sortie pour Carroll et Louveau
Le sort de l’Anglais Andy Carroll (13 000 €/mois) et d’Adrien Louveau (5 000 €/mois) reste suspendu à des décisions à venir. Tous deux sont liés jusqu’en 2027 mais pourraient quitter le navire si une opportunité se présente. En parallèle, Bordeaux cible déjà deux recrues abordables en National 2 : l’attaquant Shelton Guillaume (Les Herbiers) et le défenseur Djibril Khouma (La Roche-sur-Yon).
Liquidation judiciaire en embuscade
En toile de fond, le spectre de la liquidation plane. Le 13 juin, le tribunal de commerce doit examiner le plan de continuation présenté par Gérard Lopez. Le 24 juin, ce sera au tour de la DNCG de statuer sur la viabilité du projet bordelais. Si aucun plan n’est validé, la liquidation judiciaire deviendrait inévitable. Et avec elle, la fin de l’équipe première, exclue des championnats nationaux.
La concurrence d’un plan signé Oliver Kahn
Dans un dernier rebondissement, l’ancien gardien de but Oliver Kahn a déposé un plan de cession concurrent. Le tribunal devra trancher : entre continuité hasardeuse avec Lopez ou changement de cap radical avec Kahn. L’enjeu ? Le maintien de l’emploi, la solidité financière, et l’avenir du club au niveau sportif.
Le club au bord du gouffre, les supporters en colère
La colère gronde dans les travées de Chaban-Delmas. Les supporters dénoncent l’agonie du club orchestrée par la direction actuelle. Les critiques pleuvent sur la gestion de Gérard Lopez, dont la promesse de renaissance n’a laissé que des ruines.
Une liquidation ne serait pas qu’un effondrement économique : ce serait aussi une claque pour le patrimoine du football français. L’identité même du FC Girondins de Bordeaux est en jeu.
Une lueur d’espoir ?
Malgré le marasme ambiant, certains espèrent encore un sursaut. Un projet crédible, de nouveaux dirigeants, des investisseurs solides. Le club a survécu à de nombreuses crises, mais celle-ci pourrait être la dernière si rien ne change.
Face à l’urgence, les décisions du mois de juin seront décisives. Soit Bordeaux renaît, soit il s’efface du paysage professionnel. Une chose est sûre : le compte à rebours est enclenché.




