Dans un bar discret de la capitale, quelques supporters du PSG ont accepté de revenir sur la polémique des banderoles visant Adrien Rabiot et sa mère. L’ambiance est feutrée, mais les tensions sont palpables. Entre amour du club et rancœurs accumulées, ils nous livrent leur vérité.
Vous étiez au courant que ces banderoles allaient être déployées au Parc des Princes ?
Fred, ancien membre d’un groupe ultra : “Bien sûr qu’on était au courant ! Ce genre de truc, ça ne sort pas de nulle part. On sait très bien qui les fabrique, où et comment elles entrent dans le stade. Mais dire que le club était complice, c’est exagéré. Le PSG ferme les yeux sur certaines choses, c’est clair, mais de là à dire qu’ils nous donnent le feu vert, faut pas pousser.”
Véronique Rabiot pense pourtant que le PSG ne pouvait pas ignorer ça…
Momo, autre ancien : “Elle peut penser ce qu’elle veut, mais franchement, vous croyez qu’on peut rentrer une banderole de plusieurs mètres en la planquant sous une veste ? (rires) La vérité, c’est qu’on sait comment éviter les fouilles trop poussées. C’est une question d’organisation, de timing. Et puis, certains stadiers sont plus sympas que d’autres, on va dire…”
Pourquoi s’en prendre à Rabiot et sa mère précisément ?
Fred : “C’était personnel. Il a toujours eu une attitude détestable avec le club. Son départ, sa communication, son manque de respect… Et sa mère, c’est une autre histoire. On voulait les toucher là où ça fait mal. C’était peut-être bas, mais c’était voulu. Après, on a fait gaffe à pas parler de son père, pour éviter certains problèmes.”
Momo : “Et puis, il faut arrêter de jouer les vierges effarouchées. Dans le foot, ça chambre, ça insulte, ça provoque. Rabiot n’a jamais respecté Paris, il a craché sur l’écusson et aujourd’hui, il voudrait qu’on l’accueille avec des fleurs ? Faut redescendre sur terre.”
C’était de la pure provocation alors ?
Momo : “Bien sûr que c’était fait pour choquer ! Si tu fais une banderole, c’est pas pour qu’elle passe inaperçue. Le but, c’était qu’il la voie et qu’il comprenne que Paris ne lui pardonne rien. On ne parle pas de banderoles qui célèbrent un titre là, hein ! C’est du football, c’est la passion. Parfois ça dépasse les limites, on le sait tous.”
Fred : “Et puis, faut pas déconner, on a vu pire dans l’histoire du foot. En Amérique du Sud, ça va bien plus loin que ça. Ici, dès qu’on ose toucher un joueur, c’est le drame national. Mais quand c’est les Qataris qui virent des anciens du club sans respect, là, ça choque personne. Hypocrisie totale.”
Que répondez-vous à ceux qui parlent d’une faillite morale du football français ?
Fred : “C’est hypocrite. Le foot a toujours eu des clashs, des rivalités. Ça fait partie du jeu. Regarde en Angleterre, en Argentine, en Italie… Ce qu’on a fait, c’est rien comparé à ce qui se fait ailleurs. Mais ici, dès qu’on sort du cadre, ça fait un scandale. Ce qui détruit le foot français, c’est pas nous, c’est l’argent, les décisions pourries, les clubs sans âme. Pas des banderoles dans un Classique.”
Momo : “La vraie faillite morale, c’est les mecs qui dirigent ce sport. On veut nous faire croire que le problème c’est une banderole, alors qu’en coulisses, ça brasse des milliards sur le dos des supporters. Le PSG, ils veulent un public aseptisé, qui applaudit gentiment et achète des maillots à 150 balles. Mais nous, on est là pour défendre une identité, une ferveur. Ça, ils veulent le tuer.”
Un dernier mot sur l’influence du PSG sur le championnat et la peur que le club inspirerait ?
Momo : “Le PSG fait peur parce qu’il domine tout. C’est pas une surprise. Mais de là à dire qu’ils contrôlent tout en mode mafieux… faut pas exagérer. C’est juste le foot moderne : des gros moyens, une gestion d’image carrée. Après, que Nasser cherche à tuer la concurrence, c’est pas impossible. Mais ça, c’est une autre histoire.”
Fred : “Tout le monde a peur du PSG ? Bah oui, quand tu vois comment ils traitent les anciens, les joueurs qui osent l’ouvrir… Si t’es pas dans le rang, t’es dégagé. Rabiot a mal fini ? Il a tendu la perche pour se faire battre. Mbappé qui ose critiquer, il a dégagé aussi. Voilà la vérité. Personne n’a les couilles de le dire, mais c’est ça.”
La discussion se termine sur un ton mi-amusé, mi-agacé. Entre nostalgie et frustration, ces anciens ultras savent que leur voix est peu entendue face aux discours officiels. Mais dans les travées du Parc, la ferveur ne s’éteindra jamais.