Il fut une époque où le monde du football était secoué par des sommes astronomiques et des transferts mirobolants, où des joueurs brésiliens cultivaient l’art du dribble dès leur plus jeune âge, rêvant d’Europe et de gloire.
C’était une époque où l’arrivée de Neymar à Paris, en 2017, pour la modique somme de 222 millions d’euros, secouait la planète foot et redéfinissait le marché des transferts.
Mais au milieu de ces annonces tonitruantes, une autre histoire se tissait, plus discrète mais ô combien significative : celle de Philippe Coutinho, ce prodige brésilien que beaucoup ont vite considéré comme un successeur naturel de Neymar.
Le départ du joyau brésilien
L’été 2017 a été un tournant pour le FC Barcelone. Neymar, la star du club, quittait la Catalogne pour Paris, laissant derrière lui un immense vide à combler. C’est alors qu’Ousmane Dembélé, tout jeune prodige de 20 ans, débarqua pour 135 millions d’euros, suivi quelques mois plus tard par Philippe Coutinho, dont le transfert était censé apporter lumière et magie au jeu catalan.
Coutinho, pétri de talent, avait tout pour séduire : une technique de futsal aiguisée depuis ses tendres années à Vasco de Gama, une vista assimilée comme meneur de jeu et une richesse technique qui lui avait valu le surnom d'”O Mágico”.
Un rêve écorné puis vient Liverpool…
Mais l’Europe n’est pas toujours un eldorado facile à atteindre. Coutinho en a fait l’apprentissage à l’Inter Milan où, malgré ses débuts prometteurs, il peinait à trouver sa place dans un effectif de stars établies.
Prêté à l’Espanyol Barcelone, il retrouva des couleurs, enthousiasmant par sa créativité avant de revenir, à seulement 20 ans, en Lombardie, prêt à briller.
Pourtant, c’est finalement à Liverpool que Coutinho épanouit pleinement son jeu. Sous l’égide de Jürgen Klopp et entouré de jeunes talents, il trouva enfin la liberté de s’exprimer, jusqu’à ce que l’appel du Barça vienne bouleverser cette harmonie.
La déception catalane et l’échec au Barça
Son passage au FC Barcelone restera un doux-amer rappel des réalités souvent froides du football. Coutinho était arrivé en héros, le successeur de Neymar, mais se retrouva vite emprisonné dans un rôle qui le bridait.
Alors que le Barça privilégiait un jeu plus pragmatique sous Valverde, la magie de Philippe fut difficile à libérer dans un système rigide, surtout avec un Lionel Messi omniprésent.
Le point d’orgue de cette période fut sans doute cette cruelle confrontation en Ligue des Champions où, face à ses anciens coéquipiers de Liverpool, il assista impuissant à une remuntada historique.
Un destin contrarié qui méritait mieux
Prêté au Bayern Munich, il conquit finalement la Ligue des Champions, mais resta l’ombre du joueur qu’il aurait pu être. Son retour en Angleterre, cette fois à Aston Villa, sous les ordres de Steven Gerrard, fut entrecoupé de blessures et de quelques éclats de génie, insuffisants pour raviver la flamme de ses premières années.
Un palmarès qui décevant par rapport a son talent
Année | Équipe | Titre/Compétition |
---|---|---|
2011 | Internazionale | Finaliste de la Coppa Italia |
2015 | Liverpool | Équipe de l’année PFA |
2018 | FC Barcelone | La Liga |
2018 | FC Barcelone | Copa del Rey |
2019 | Bayern Munich (prêt) | Bundesliga |
2019 | Bayern Munich (prêt) | DFB-Pokal |
2019 | Bayern Munich (prêt) | Ligue des Champions UEFA |
2020 | Bayern Munich (prêt) | Supercoupe de l’UEFA |
2020 | Bayern Munich (prêt) | Coupe du Monde des Clubs de la FIFA |
- Apparitions Totales : Plus de 500
- Buts Totaux : Environ 122
- Passes Décisives Totales : Environ 78
Mon avis sur l’ère Coutinho
La carrière de Philippe Coutinho aura été le récit d’un talent immense parfois gâché par les aléas du foot moderne. Aurait-il dû rester à Liverpool, où son génie était pleinement exploité et apprécié ? À trop vouloir courir après les rêves et les comparaisons (notamment avec Neymar), Coutinho a peut-être oublié de bâtir son propre empire là où il était le plus aimé.
Les supporters peuvent débattre sans fin : était-ce un choix de carrière dicté par l’ego ou simplement un enchaînement de mauvais timings ? Toujours est-il que Coutinho nous rappelle cette vérité puissante du football : parfois, la patience peut mener à la véritable consécration. Et s’il est certain qu’il a marqué son époque par son toucher de balle unique et sa vision hors pairs, on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait pu encore davantage illuminer le monde du football.