Sous la menace d’une liquidation judiciaire, les Girondins de Bordeaux vivent l’un des chapitres les plus critiques de leur histoire. Ce vendredi, le tribunal de commerce de Bordeaux doit se prononcer sur le plan de continuation de Gérard Lopez, mais celui-ci est farouchement contesté. En ligne de mire : une dette de près de 94 millions d’euros et des remboursements jugés injustes par plusieurs clubs professionnels.
Trois clubs de L1 et L2 montent au front
Lille, Amiens et Guingamp ont tous déposé un recours devant la Cour d’appel. Motif ? Le plan présenté ne prévoit pour eux qu’un remboursement de 10 % des indemnités de transfert dues, étalé sur 10 ans. Des montants dérisoires pour des opérations conclues de bonne foi :
- Amiens attend un paiement pour Aliou Badji
- Guingamp pour Jérémy Livolant
- Lille pour Jean Onana
Ces trois clubs dénoncent leur classement en catégorie de créanciers non-prioritaires, synonyme de remboursement minimal et de précèdent dangereux pour l’écosystème du football professionnel.
Des créances qui s’accumulent
Le plan de continuation repose sur une restructuration massive des dettes. Avant renégociation, le montant s’élevait à plus de 94,4 M€, dont plus de 41 M€ abandonnés par Gérard Lopez, sous réserve d’un retour à meilleure fortune.
Détail des dettes restantes :
- 19,7 M€ à la Métropole (loyer du Matmut Atlantique)
- 9,56 M€ d’indemnités de transfert (dont celles contestées)
- 9 M€ à l’État (TVA, impôts, Urssaf)
- 6,37 M€ aux AGS (ruptures conventionnelles)
- Et encore plus de 10 M€ avancés par Gérard Lopez sur demande du tribunal.
Pourquoi cette contestation est un casse-tête judiciaire
La décision du tribunal de commerce attendue le 24 juin 2025 pourrait faire basculer le destin du FCGB. En cas de rejet ou d’appel suspensif, la validation du plan pourrait être retardée, mettant le club en danger face à la DNCG, qui tranchera sur sa participation aux compétitions.
Les plaignants, eux, craignent que ce plan n’ouvre la voie à une déresponsabilisation des clubs débiteurs, fragilisant le marché des transferts et la viabilité économique des clubs créditeurs.
Gérard Lopez : entre sacrifice personnel et stratégie risquée
Pour défendre sa vision, Gérard Lopez a effacé 41 M€ de créances personnelles. Mais il a également inséré une clause de retour à meilleure fortune, lui permettant de se rembourser si le club redevient bénéficiaire. Un pari risqué, surtout en National 2.
Malgré les millions investis, le flou règne sur la stratégie à long terme : avec quelles garanties sportives et financières Bordeaux peut-il revenir au haut niveau ? La réponse reste en suspens.
Une dérive chronique… et symbolique
Ce nouvel épisode judiciaire incarne le naufrage d’un géant du football français. Jadis club européen, Bordeaux lutte désormais pour survivre à tous les niveaux : économique, sportif et institutionnel. Cette gestion en mode survie, ponctuée de conflits entre actionnaires, tribunaux et collectivités locales, laisse un goût amer aux supporters.
En résumé
Éléments | Détails |
---|---|
Clubs contestataires | Lille, Amiens, Guingamp |
Montants contestés | 9,56 M€ d’indemnités de transfert |
Niveau de remboursement prévu | 10 %, étalés sur 10 ans |
Dette totale (post-renégociation) | 53,7 M€ |
Décision judiciaire attendue | 24 juin 2025 |
Risques | Rejet du plan, retrait des compétitions |
À suivre
Le 24 juin sera un jour clé pour les Girondins de Bordeaux. Entre validation judiciaire, passage devant la DNCG et recours en appel, l’été s’annonce une nouvelle fois incertain et décisif. L’avenir du club pourrait bien se jouer sur un fil… ou au fond d’un tribunal.
Les clubs en difficulté doivent avoir une équipe féminine forte pour attirer le public aussi est ammortir le stade et l’entretien