Même en deuxième division, une place chargée d’histoire comme le Chaudron de Geoffroy-Guichard ne devrait jamais être salie par des comportements indignes. C’est avec un sentiment d’amertume et d’incompréhension que l’AS Saint-Étienne a pris les devants pour dénoncer un acte raciste émanant de ses tribunes lors de leur rencontre contre Guingamp. Est-ce le retour des vieux démons du football, ou une occasion de plus de montrer l’unité du club contre la haine ? Un épisode de plus qui s’inscrit dans la lutte contre le racisme dans le football.
Action ferme de l’ASSE contre la déviance
Dans un geste fort et résolument engagé, l’ASSE a décidé de ne pas laisser passer cet acte discréditant. Le club a non seulement porté plainte mais a également pris des mesures drastiques, entamant une procédure d’interdiction de stade pour une durée maximale de 18 mois contre le spectateur incriminé. Saint-Étienne semble déterminé à ne plus courber l’échine face aux comportements intolérables. Ce type d’action envoie un message clair : “Aucun écart ne sera toléré, aucun soupçon de racisme accepté.” Tolérance zéro contre les comportements déviants : voilà le mot d’ordre suivi par les dirigeants du club.
En outre, le club légendaire des Verts n’est pas seul dans sa lutte. Le soutien d’En Avant Guingamp a également été public et fort, ce qui montre que la solidarité entre clubs est primordiale pour écraser les comportements déviants. Une évidence rhétorique, certes, mais le rappel n’est jamais de trop : le foot doit rester un espace de passion, non de discrimination. Ces réactions face aux comportements violents s’inscrivent dans une dynamique plus large portée par les institutions sportives et les clubs eux-mêmes.
Sanctions, mais quelle tolérance zéro ?
Saint-Étienne se veut irréprochable et fait preuve de rigueur. Pourtant, cela soulève une question éternelle au sein du monde du football : jusqu’à quel point la politique de tolérance zéro peut-elle réellement être appliquée ? Depuis des décennies, des campagnes, des banderoles et des slogans se succèdent, mais les comportements ne disparaissent pas. L’affaire nous rappelle tristement que les stades français, malgré mille et une déclarations d’intention, ne sont toujours pas exempts de dérives.
Ce cas pose une interrogation plus large sur l’efficacité des politiques actuelles. Les interdictions, aussi fermes soient-elles, peuvent-elles réellement éradiquer les comportements racistes des gradins ? Dans un sport où l’émotion décuple les passions, l’éducation et la prévention au sein du football sont parfois les seuls leviers durables à activer. Seule une introspection et des actions profondes, aussi bien de la part des clubs que des organisateurs, permettront des avancées concrètes.
Les actes racistes ne sont pas qu’une tâche sur la saison de Ligue 2 ; ce sont des plaies ouvertes sur le beau jeu que nous aimons.
Eradiquer le racisme : une illusion ou un objectif atteignable ?
Saint-Étienne n’est pas seul dans sa croisade. Luttant au bas, mais aussi au sommet, des efforts sont faits à travers l’Europe et le monde pour repousser les comportements infâmes hors du champ de vision des amateurs de football. Mais chaque incident nous rappelle amèrement que le chemin est long et semé d’embûches. Pourtant, il appartient à chaque supporteur, joueur, et acteur du football de prouver qu’en 2023, ce sport peut être autant passionnant qu’exemplaire.
Et maintenant, alors que le rideau retombe sur cet événement honteux, la question qui demeure est celle-ci : serons-nous vraiment capables, collectivement, de changer la donne ? Si les clubs, les ligues et les supporters ne forment pas un rempart infranchissable contre ces attitudes, quel sera l’avenir d’un football qu’on chérit tant ? Le temps est à l’action, non aux promesses. Tel est le défi majeur de notre époque.
