Stades vides, diffusion marginale, stars absentes, mercato perturbé… La FIFA voulait en faire un rendez-vous mondial. Pour l’instant, la Coupe du monde des clubs 2025 ressemble surtout à un flop retentissant.
Les stades sont à moitié vides malgré des prix bradés
Atlanta, Miami, New York, Los Angeles… Les plus grandes villes américaines accueillent la Coupe du monde des clubs 2025. Et pourtant, les stades sonnent creux. Le match Chelsea – Los Angeles FC n’a attiré que 22 000 spectateurs dans une enceinte de 71 000 places. Même Messi, pourtant programmé en vedette américaine à domicile avec l’Inter Miami, n’a pas suffi à remplir le stade. Face à la désertion, la FIFA a lancé des promotions à la chaîne : quatre places offertes pour une achetée, billets à 17 € au lieu de 300 €, remboursement partiel pour les fans lésés… mais rien n’y fait.
Une médiatisation à sens unique, qui rate sa cible, malgrès des millions de la FIFA
50 millions de dollars. C’est le budget alloué par la FIFA à la promotion de l’événement, en particulier sur les réseaux sociaux, avec une armée d’influenceurs et de publicités ciblées. Mais la greffe ne prend pas. L’audience européenne – pourtant cœur du football mondial – ne suit pas, et les supporters des clubs engagés (PSG, Real, Benfica, Palmeiras…) peinent à se sentir concernés. En cause : une programmation adaptée aux télés européennes, mais catastrophique pour les fans américains. À midi, en semaine, dans une chaleur écrasante, difficile de mobiliser les foules.
Des clubs sans leurs joueurs stars
Le paradoxe est cruel. La Coupe du monde des clubs veut réunir l’élite du football mondial… mais les stars s’en vont avant la fin. Di Maria, Leroy Sané, Otamendi, Renato Sanches ou encore Modric ne finiront pas le tournoi. En cause ? Le mercato estival en cours, les contrats qui expirent au 30 juin et les accords de transfert déjà signés. Résultat : des matchs avec des effectifs dégradés, peu d’intensité, et une impression générale de tournoi au rabais.
Un mercato totalement perturbé
La FIFA a dû bricoler une fenêtre de transfert exceptionnelle du 1er au 10 juin, pour permettre aux clubs engagés d’enregistrer leurs recrues. Mais cela a compliqué la préparation de nombreux effectifs. Entre joueurs en fin de contrat, prêts qui expirent, et mercato suspendu dans certaines ligues entre le 11 et le 15 juin, les clubs avancent à vue. Et plusieurs matchs se jouent sans garanties sur la composition des équipes, parfois jusqu’à la veille.
Une compétition trop longue, dans un calendrier déjà saturé
Programmée du 14 juin au 13 juillet, la Coupe du monde des clubs sature un été déjà blindé de compétitions. Euro 2025, Copa América, JO… Les joueurs sont exténués, les supporters saturés, les clubs crispés. Pour beaucoup, le tournoi est de trop. Et son format à 32 équipes, inspiré de la Coupe du monde des nations, ne convainc pas. Les matchs à faible enjeu et les oppositions déséquilibrées n’aident pas à susciter l’émotion.
La FIFA rêvait d’un “Super Mondial” des clubs, vitrine du football globalisé. Mais l’édition 2025 met en lumière les limites d’une compétition déconnectée des fans, des clubs et du calendrier réel. Sans engagement populaire, sans intensité sportive, et avec des millions dilapidés en marketing, la Coupe du monde des clubs interroge sur sa pertinence. À vouloir créer artificiellement un mythe, la FIFA pourrait bien n’avoir fabriqué qu’un mirage.