Archives

“Pas de projet, pas de recrues, pas de respect”, le mercato du Montpellier HSC commence très mal

Publié le

Arthur

Arthur

montpellier football

Le Montpellier Hérault Sport Club entame sa saison en Ligue 2 dans un silence assourdissant. Alors que la descente aurait pu marquer un tournant, une prise de conscience ou le début d’un nouveau cycle, c’est l’inertie qui domine. Pas de projet affirmé, pas de recrues majeures, pas de discours mobilisateur. Pire encore : des figures emblématiques du club, prêtes à revenir pour tendre la main, ont été ignorées sans ménagement. Dans les tribunes comme dans les vestiaires, la confiance s’effrite. Et sur le marché des transferts, Montpellier donne le sentiment d’un club à la dérive, englué dans ses erreurs passées, incapable de rebondir. Décryptage d’un naufrage qui semble loin d’être terminé.

Anatomie d’une chute annoncée

La descente du MHSC en Ligue 2 n’est pas un accident, c’est l’épilogue d’un long processus. Sept ans de signaux ignorés, d’erreurs stratégiques et de confiance mal placée. Si Montpellier a longtemps été considéré comme un club modèle, sa gestion s’est figée, son ambition s’est diluée, et son président, Laurent Nicollin, est resté fidèle à des structures devenues inefficaces.

Les droits TV représentaient 71,2 % du budget du club en 2023. L’explosion des salaires, les paris perdus sur des trentenaires en fin de cycle et l’absence de réformes internes ont précipité la chute. Et quand les revenus s’effondrent avec la débâcle Mediapro puis Amazon, Montpellier n’a plus de parachute.

Le MHSC n’a pas chuté. Il a glissé, lentement, dans le silence, jusqu’à l’effondrement.

Un mercato en mode pause

Silence radio sur le marché des transferts. Depuis l’ouverture du mercato, Montpellier attend, tergiverse, espère. Une seule arrivée (Julien Laporte), quelques prolongations anecdotiques, et beaucoup trop de flou. Pendant ce temps, les départs s’organisent : Téji Savanier cherche une porte de sortie, Jordan Ferri songe à l’étranger, Omeragic s’interroge, et l’ambiance est plombée par des tensions de vestiaire jamais réglées.

Mais c’est sans doute le traitement réservé à Younès Belhanda et Rémy Cabella qui cristallise le malaise. Deux anciens emblématiques prêts à revenir sans salaire, par amour du club, restés sans réponse. Ignorés. Méprisés, même.

Pendant ce temps, aucune recrue d’impact, aucune stratégie visible. Un mercato verrouillé, comme si la Ligue 2 n’était qu’un passage à vide. Grave erreur.

## Un staff en transition ou en perdition ?

Le changement de coach avec l’arrivée de Zoumana Camara aurait pu marquer un tournant. Mais sans moyens, sans leviers, et sans autorité sur les dossiers-clés, le coach ne peut pas tout porter seul. La restructuration promise n’est qu’en surface.

Des conflits larvés subsistent : Maksimović en froid avec la direction, Nzingoula en tension avec les cadres, une hiérarchie floue et un effectif divisé.

Le recrutement de Macedo Magno Novaes dans le staff est un bon signal pour les gardiens, mais ce n’est qu’un sparadrap sur une jambe cassée. Pendant que le navire MHSC prend l’eau, la direction regarde ailleurs. Ou pire : fait semblant que tout va bien.

Quel projet pour demain ?

Il n’y a pas de projet. Et c’est là que tout bascule. Le MHSC donne l’impression d’improviser. Vendre pour sauver les finances ? Peut-être nécessaire. Mais vendre Tamari, Nordin ou Adams, c’est saborder l’équipe et hypothéquer toute ambition de remontée.

Aucune direction sportive affirmée. Où est la cellule de recrutement ? Où sont les jeunes formés au club ? Où est le discours de reconstruction ? L’identité du club, qui avait fait sa force, semble s’être dissoute dans le brouillard d’une gestion figée.

Montpellier joue petit bras, alors qu’il faudrait jouer grand cœur. Et ce n’est pas en bricolant à court terme qu’on rebâtit un club tombé si bas.

Ligue 2 : point de départ ou point final ?

La Ligue 2 ne fait pas de cadeaux. Et Montpellier va vite le découvrir. La concurrence est rude, la pression immense, et les supporters exigent des réponses. Avec un effectif en chantier, un vestiaire fissuré et des finances exsangues, il faudra bien plus que du courage pour viser la remontée.

Le MHSC a déjà touché le fond. Mais pour remonter, il faudra d’abord assumer ses erreurs, trancher dans le vif, et réapprendre à construire. Les mois qui viennent seront décisifs.

Et une question s’impose : Montpellier est-il prêt à redevenir un club de football ambitieux ? Ou va-t-il s’enliser dans l’anonymat du deuxième étage du football français, faute d’avoir su anticiper, corriger et oser ?

Tags

Laisser un commentaire