Nous sommes à l’été 2012, et une vague de nostalgie douce mais insistante nous pousse à revenir sur ces journées ensoleillées où le football ibérique semblait indomptable. Dans cette époque glorieuse, l’Espagne régnait en maîtresse absolue du ballon rond, grâce à une génération dorée qui avait écrit son propre conte de fées sur les terrains d’Europe et du monde.
Un départ douloureux
Le chemin vers cette domination commence pourtant dans la douleur, il suffit de regarder en arrière, en 2006, lorsque l’équipe de France, avec un Zidane flamboyant, renvoyait prématurément l’Espagne chez elle après une défaite 3-1. À cette époque, les espoirs étaient permis avec une équipe dynamique composée de jeunes talents tels que Casillas, Puyol, Ramos ou encore Xavi. Mais l’histoire se voulait différente, et l’Espagne devait attendre son heure.
Le renouveau d’une équipe
Les bras du destin ont pris une tournure favorable à l’Euro 2008. Alors sous la houlette de Luis Aragonés, un entraîneur au charisme aussi débordant que son accent castillan, l’Espagne rebâtit son armée sur des bases de jeunesse et de créativité. Exit Raúl, icône indéfectible, place aux nouveaux artisans du beau jeu.
Inesta et Xavi, à eux seuls, commencèrent à transformer le milieu de terrain en une danse hypnotique que personne ne pouvait suivre.
la clarté après l’obscurité
Ce qui se présenta alors fut une page inédite du livre déjà épais du football espagnol. David Villa, Fernando Torres et la révélation Andres Iniesta donnèrent un spectacle majestueux à la Russie, puis à l’Allemagne, pourtant tenante d’une tradition de victorieuses campagnes.
En 44 ans, l’Espagne n’avait pas remporté de titre majeur—Vienne embaumait cette victoire comme le douze-amphitryon du monde.
Vers l’immortalité de la Roja
Après cet Euro victorieux, l’Espagne repoussa les limites de la perfection en remportant la Coupe du Monde 2010. Victoire en finale face au Pays-Bas, une confrontation épique symbolisée par cet instant suspendu dans le temps où Iniesta libéra enfin tout un peuple en inscrivant le but victorieux.
3 titres majeurs en 4 ans
C’était le début d’une ère que le monde du football n’avait jamais vue : trois grands titres en quatre ans, du jamais-vu, des chevauchées devenues immenses, transcendantes, avec une aisance si prononcée qu’on les appelle légitimes.
La nostalgie de 2012 ne réside pas seulement dans le souvenir des victoires, mais dans la manière dont les Espagnols ont conquis le cœur des spectateurs par le jeu et l’altruisme.
Mon avis sur cette ère dorée
Mais cette domination n’était-elle pas excessive, presque ennuyante dans sa perfection ? Tandis que certains louaient la maestría de la possession ibérique, d’autres y trouvaient une monotonie. Était-ce la faute d’une compétition qui n’offrait guère d’adversaires à la hauteur ou d’une Espagne trop tournée vers elle-même ?
Peut-être était-ce là la rançon d’une gloire si totale qu’elle finit par effacer le suspense amoureux du jeu. Peu importe où l’on se tient dans ce débat, une chose demeure certaine : cette équipe nous a démontré que le football peut être une forme d’art. Voilà une nostalgie qu’aucun score, aussi époustouflant soit-il, ne pourra jamais remplacer.