La rencontre improbable de Platini avec le Koweït

Il fût un temps où le football était teinté d’une magie inexplicable, celle qui transformait des coups de sifflet en légendes urbaines, et des tournées promotionnelles en chapitres rocambolesques des histoires du ballon rond. C’était en novembre 1988 que Michel , alors jeune retraité de 32 ans, se retrouvait dans un scénario digne d’un roman d’espionnage du football international.

Une histoire où les frontières de la réalité et de l’absurde fusionnent si étroitement qu’elles finissent par créer un souvenir indélébile, une de ces anecdotes que l’on aime raconter autour d’un feu de camp ou d’un verre à la mi-temps d’un match.

Quand tout a commencé par un coup de sifflet

Le premier contact entre Michel Platini et le Koweït remonte à 1982 lors d’un match de Coupe du Monde. Alors que la France battait déjà le Koweït 3-1, une situation incroyable se produisit à quelques minutes de la fin. Un coup de sifflet venu des tribunes fut pris par les joueurs koweïtiens pour celui de l’arbitre. Arrêtant de jouer, ils laissèrent Alain Giresse marquer un quatrième but, déclenchant une incongruité rare dans l’histoire du football.

Le tout puissant Cheikh Fahad Al-Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, furieux, descendit sur le terrain pour faire annuler le but, ce qui fit de cette rencontre un mémorable moment de théâtre sportif.

Le retour adolescent à la scène koweïtienne

Six années s’écoulèrent depuis ce fameux incident lorsque le destin réunit à nouveau Platini et le Cheikh. En plaisantant sur l’art d’influencer les décisions arbitrales, une relation se tisse, non basée sur le sang ou le sol, mais sur des rires et une ambition partagée. Et lorsque Platini lança sa marque de vêtements “Platini 10”, quoi de mieux qu’une tournée promotionnelle au Moyen-Orient pour faire connaître sa nouvelle entreprise, tout en renouant avec de luxueuses amitiés?

Le match improbable sous le maillot koweïtien

Non, ce n’était pas un rêve ni une illusion d’optique. En novembre 1988, sur une pelouse de Koweït City, Michel Platini vêtu du maillot koweïtien, faisait face à l’URSS pour un match intégré à la préparation de la Coupe d’Asie des Nations. Malgré une performance éclipsée par la vitesse des joueurs soviétiques, Platini entra dans les annales du football pour avoir joué avec deux nations tout en étant sélectionneur de l’une d’elles, la France. Aucun cliché ne subsiste de cet événement unique, mais l’histoire compte parfois plus par ceux qui la racontent que par ce qu’il en reste matériellement.

Mon avis sur cette histoire invraisemblable

Alors, certains diront qu’il s’agit d’une farce, d’autres y verront une complicité financière scandaleuse, mais ce que l’on doit retenir c’est la saveur vintage de cette époque. Une époque où les règles du football semblaient fluctuer au gré du charisme et des moyens de certaines figures emblématiques.

Peut-être que nous avons perdu, dans nos temps modernes obsédés par la réglementation stricte et l’analyse vidéo, cet esprit naïf qui rendait le football plus humain, plus fou, et parfois, plus attachant. Les légendes naissent de ce qui aurait pu être, et non pas nécessairement de ce qui fut. Et Platini, par cette singulière aventure, a su ajouter une note unique à la symphonie déjà riche de sa carrière. C’est certainement cela qui fait que nous en parlons encore aujourd’hui.

Arthur
A propos de l'Auteur
Arthur
Arthur Pierrot est journaliste pour un grand média sportif, amoureux du beau jeux et du football ancien, il est aussi un grand passionné du PSG pour lequel il nous fait par de sa passion.

Laisser un commentaire