Il est désormais établi : Salif Keita est unanimement reconnu comme le meilleur joueur de l’histoire de l’AS Saint-Étienne. Avec 188 matchs et 142 buts entre 1967 et 1972, ce joueur exceptionnel a marqué de son empreinte le club.
Une arrivée mémorable à Saint-Étienne
Originaire de Bamako, où il est né le 12 décembre 1946, Salif Keita a grandi dans le quartier populaire de Ouolofobougou. Dès l’âge de 12 ans, il se distingue dans l’équipe des Pionniers de son quartier, jouant contre des adversaires bien plus âgés. À 16 ans, il intègre le Real Bamako, l’un des clubs majeurs du Mali, et se retrouve rapidement en sélection nationale, devenant ainsi le plus jeune joueur à représenter les « Aigles du Mali ».
Malgré ses succès en championnat, il connaît des échecs en Coupe d’Afrique des clubs champions, notamment contre des équipes telles que l’Oryx de Douala et le Stade d’Abidjan. La légende débute vraiment lorsqu’un supporter des Verts, Charles Dagher, informe l’ASSE de l’existence de ce prodige africain. L’insistance de Dagher pousse les dirigeants stéphanois à inviter Keita pour un essai dans le Forez.
L’éclosion d’un talent inégalé
L’arrivée de Keita en France est aussi rocambolesque que sa vie au Mali. Arrivé à Paris le 14 septembre 1967 sans être attendu, il réussit à rejoindre Saint-Étienne grâce à un chauffeur de taxi qui, fort heureusement, fait confiance à son intuition footballistique. Dès son premier entraînement avec l’ASSE, le talent de Keita éclate. Le 20 septembre 1967, lors d’un lever de rideau, il marque six buts, révélant au public stéphanois toute l’étendue de son potentiel. Albert Batteux, l’entraîneur, voit en lui une pépite et s’empresse de le qualifier pour jouer en championnat.
De l’ombre à la lumière
Après le départ de Rachid Mekloufi, Keita devient le joueur clé de l’attaque stéphanoise. Avec Hervé Revelli, il forme un duo redoutable, bien que son statut d’amateur perdure. Face à cette situation, il provoque une crise en démissionnant, incitant les dirigeants à régulariser son statut. À Geoffroy-Guichard, il s’impose finalement comme le joueur le plus remarquable du club, un talent digne d’une sélection avec le Brésil s’il y était né. Surnommé « la panthère noire », il devient l’emblème de l’ASSE. En 1970, il reçoit le premier Ballon d’Or africain, récompensant une saison où il inscrit 42 buts en championnat, un record indépassable jusqu’à ce jour.
Un départ tumultueux
La saison 1971-72 est marquée par des départs dans la défense stéphanoise, impactant les résultats de l’équipe. Malgré ses 29 buts, Keita souhaite un contrat plus lucratif, ce que l’ASSE refuse de lui offrir. L’Olympique de Marseille souhaite l’attirer, provoquant une nouvelle polémique. Finalement, une clause de son contrat lui permet de quitter le club. Il rejoint Marseille, marquant deux buts contre l’ASSE lors de son retour à Geoffroy-Guichard sous ses nouvelles couleurs. Sa carrière le conduit ensuite en Espagne, au Portugal et aux États-Unis, où il se tourne vers la formation et le développement du football au Mali.
Une légende éternelle
Malgré son départ controversé, Salif Keita reste une figure emblématique de l’AS Saint-Étienne. Son talent et ses performances ont conquis des générations de supporters. En 2013, il a été choisi comme ambassadeur à vie du club, renforçant son statut de légende. Son décès le 2 septembre 2023 a laissé un vide immense dans le cœur des fans.
Mon avis sur cette légende
Salif Keita incarne l’excellence footballistique et l’impact qu’un joueur peut avoir sur un club. Son parcours à l’ASSE est un témoignage vibrant de la passion et du talent qui transcendent les générations. Malgré les controverses, son héritage reste intact. Son histoire mérite d’être célébrée, et sa contribution au football africain doit être reconnue. Son départ du club, bien que mouvementé, n’efface en rien l’empreinte indélébile qu’il a laissée. Qu’en pensez-vous ? Est-il vraiment le meilleur joueur de l’histoire de l’ASSE ?