Chaque semaine, nous mettons en lumière une légende des Verts en vous présentant les joueurs les plus marquants de l’histoire de l’ASSE. Parmi eux, Rachid Mekhloufi se distingue par son impact colossal sur le club, ayant disputé 335 matchs et inscrit 152 buts entre 1954 et 1968. Son nom est gravé dans le cœur des supporters pour avoir contribué à écrire une page inoubliable de la légende stéphanoise.
Un début de carrière fulgurant
Rachid Mekhloufi, né le 12 août 1936 à Sétif en Algérie, voit sa carrière décoller le 4 août 1954. Un talent repéré à l’USM Sétif par Monsieur Setboum attire l’attention de Pierre Garonnaire, qui l’invite à rejoindre le Forez pour un essai. À peine descendu de l’avion, il impressionne Jean Snella, l’entraîneur mythique, à tel point qu’il abandonne ses études de prothésiste dentaire pour se consacrer au football. Il marque trois buts lors de son premier match amical contre Grenoble, conquérant définitivement Snella et intégrant les professionnels à seulement 18 ans.
Le 31 octobre 1954, il éclate véritablement en marquant ses premiers buts officiels contre le CO Roubaix Tourcoing, contribuant à une victoire éclatante (5-1). Son talent brille lors du derby du 28 novembre, où il inscrit de nouveau un doublé. Rapidement, sa réputation le précède et la légende de Mekhloufi commence à s’écrire.
L’ASSE, profitant de la formation prônée par Snella, remporte en 1955 la Coupe Drago et son premier titre de champion de France en 1957, grâce notamment à la triplette Mekhloufi-Rijvers-N’Jo Léa. Ces succès lui ouvrent les portes de la Coupe latine et de la Coupe d’Europe, où Mekhloufi marque l’histoire en inscrivant le premier but européen des Verts contre les Glasgow Rangers.
Un départ inattendu
Alors que Mekhloufi est en pleine ascension, considéré comme un égal de Raymond Kopa ou Just Fontaine, la Guerre d’Algérie bouleverse tout. Le 14 avril 1958, après un match contre Béziers, il s’éclipse pour rejoindre le FLN. Sa fuite spectaculaire soulève des questions, certains suspectant une mise en scène, bien que Mekhloufi ait toujours nié ces allégations.
À Tunis, il rejoint d’autres joueurs algériens exilés, formant la première équipe nationale d’Algérie, et dispute 91 matchs jusqu’à l’indépendance en 1962. Cette année-là, les accords d’Evian permettent à Mekhloufi de reprendre sa carrière professionnelle, purgé de l’accusation de désertion.
Le retour triomphal à l’ASSE
Avec Roger Rocher à la présidence du club, le retour de Mekhloufi est orchestré en secret, malgré les menaces de l’OAS. Sa réintégration à l’ASSE en décembre 1962 est un succès. Dès son premier match, il conquiert le public sceptique grâce à sa performance, et l’équipe retrouve l’élite en fin de saison.
Une étoile parmi les étoiles
Son deuxième passage à l’ASSE est couronné de succès avec deux titres de champion de France, illustrant sa classe sur le terrain. Malgré quelques tensions avec Albert Batteux, son entraîneur, Mekhloufi reste une figure emblématique. En 1968, il tire sa révérence de manière magistrale en remportant la Coupe de France contre Bordeaux.
Sa fin de carrière
Après Saint-Étienne, il se dirige vers Bastia où il entame une carrière d’entraîneur, avant de prendre les rênes de l’équipe nationale algérienne. Il mène cette dernière à la victoire aux Jeux méditerranéens en 1975 et à une qualification historique pour la Coupe du Monde 1982, marquée par une victoire retentissante contre l’Allemagne.
Mon avis sur Mekhloufi et son impact
Rachid Mekhloufi n’est pas seulement un pionnier du football stéphanois, mais aussi un acteur majeur du sport en Afrique. Sa carrière, marquée par des choix courageux et des performances inoubliables, continue d’inspirer. Les débats sur son départ en 1958 divisent toujours, mais son retour triomphal et son héritage ne laissent personne indifférent. Les discussions sont ouvertes : est-il le plus grand joueur de l’histoire de l’ASSE ? Ses actes ont-ils transcendé le sport ? À vous de juger.
